Même si le système des mandataires est somnolent en Belgique, ça bouge…
BRUXELLES C’est gravé dans le marbre à la mèche diamant : pour acheter une auto, on se déplace. Au salon (c’est de saison), en faisant le tour des concessionnaires. C’est aussi une vérité qui pourrait doucement… s’effriter.
C’est que le processus classique d’achat d’une voiture (visites, essais, comparaisons, négociations,…) est long, énergivore et, s’il amuse certains, il irrite autant d’autres. Il existe une solution pour l’esquiver : passer par un mandataire.
Pratique très courue en France, où certains (pratiquant l’importation parallèle) vous déposent devant le garage un véhicule identique à celui de votre concession, mais qui se monnaye parfois à 38 % moins cher qu’au prix catalogue (car importé d’un pays où il est vendu à moindre prix). Seul bémol : vous ne pouvez pas choisir la couleur…
En Belgique, pour une somme de facteurs concordants (la mainmise de l’importateur indépendant D’ieteren sur le marché, les habitudes des acheteurs,…) et pas toujours rationnels, la possibilité de faire appel à des mandataires via Internet pour acheter un véhicule est aussi chaude que la nuit dernière. Si ce n’est sur un site, qui se dit le premier du genre chez nous, créé il y a un an : www.clickyourcar.be.
Le principe ? Vous y choisissez votre véhicule, et le prix s’affiche, toutes réductions déduites, marge de la SA clickyourcar incluse. Vous commandez, et ne payez rien de suite, si ce n’est les frais de dossier, seule entrée financière directe pour le site. La voiture est réglée, plus tard, directement au concessionnaire. Vous disposez donc de toutes les garanties, du choix des options et coloris. Clickyourcar se charge d’aller commander votre véhicule, au prix pour lequel vous avez cliqué/signé. Bref : vous payez moins cher, ou autant que si vous étiez bon négociateur, sans bouger de votre chaise de bureau jusqu’au jour de la remise des clés.
À la tête du projet, quatre diplômés de l’UCL qui dépassent, ensemble, à peine les 100 ans. Derek D’Ursel, directeur, n’a ainsi que 25 ans. “Prix des options, conso, etc. Les concessionnaires nous l’ont confirmé : leurs vendeurs croisent de plus en plus de clients auxquels ils n’ont plus rien à apprendre sur le véhicule qui les intéresse. Cette nouvelle race de clients hyperinformés, issus de la génération Internet, a dans les gènes la notion de comparaison des prix, de transparence. Ils savent ce qu’ils veulent mais n’ont parfois ni le temps ni l’envie d’aller en concession, de négocier. On s’en charge. C’est simple, en fait, on huile le marché. Nous ne sommes pas des vendeurs de voitures, mais des simplificateurs…”
Pour obtenir les rabais (“jusqu’à 35 %”), la recette du site est celle-ci : “Il y a trois leviers. Le prix importateur, la marge du garage et les promos de la marque. Les deux premiers sont invariables à l’année, le dernier change tous les mois. Être bien renseigné sur ces trois points, et négocier directement le max auprès des marques, voilà la clé. On leur économise frais de showroom, de marketing, de vendeurs : les concessionnaires n’ont qu’à envoyer le bon de commande, qu’on leur amène sur un plateau…”
Après une logique période de rodage – “vendre une voiture online reste un challenge en Belgique” –, la sauce a pris au sortir de l’été, pour décoller fin 2011.“Depuis décembre, il se vend une voiture par jour ouvrable via notre site. Nous sommes un rien en dessous de nos objectifs, mais nous étions gourmands en visant 1 % du marché. Pour la comparaison, en France, où il se vend des voitures de cette manière depuis 20 ans – via le Minitel –, ils sont à 5 %…”
L’évolution semble saine : “Nous avons démarré en ciblant Bruxelles et la Wallonie avec le concours de quatre marques (Peugeot, Renault, Citroën et Ford). Depuis, Volkswagen et BMW ont rejoint le navire, tandis qu’en septembre le site devenait national avec une version néerlandophone intégrant Fiat et Toyota. Et ce n’est pas fini : on est en contact avec d’autres marques. Audi devrait être la prochaine à nous faire confiance, dès février